Fondation Nicole-Debarge
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la carrière vers 1900
Ouvriers dans la carrière de Fontenailles vers 1900 (cliquer pour agrandir).
 
 
Anne-Lise Nicole-Debarge
Anne-Lise Nicole Debarge.
 

Historique

 
Le site de St-Triphon, formé essentiellement de couches calcaires, domine de 120 mètres la plaine du Rhône et comprend 3 collines: le Lessus, les Larines et Charpigny. Grâce à leur bonne qualité pour la taille, leur bel aspect de marbre noir lorsqu’ils sont polis et la facilité relative de leur extraction, les calcaires mentionnés sous le nom de «marbre de St-Triphon» servirent de matériaux à divers ouvrages architecturaux dès le deuxième quart du XIIIe siècle.
On retrouve de nombreux exemples de leur application du XV e siècle à nos jours, comme, par exemple, l’Hôtel de Ville de Genève (XVIIe siècle), une grande partie des fontaines du canton, etc.
Après plus de sept siècles d’exploitation, les dernières carrières cessèrent leur activité.

Les débuts de l’escalade à St-Triphon

Dès la fin des années 1950, quelques grimpeurs commencent à s’aventurer dans les parois de la carrière de Fontenailles dont l’exploitation a cessé il y a fort longtemps. Le site d’escalade qui s’étend sur environ 3 hectares, dans un cadre naturel magnifique et préservé, se développe progressivement aux fil des décennies suivantes.
Superbement équipé, il devient, au tournant du millénaire, l’un des sites les plus renommés et fréquentés de Suisse romande. Les jours propices on y voit régulièrement 20 à 30 grimpeurs, parfois même une centaine lors des jours de congé.

Naissance de la Fondation

«...et il faut que ces jeunes puissent toujours venir faire de l’escalade dans cette carrière !»
C’est ainsi que s’est exprimée ma mère, Anne-Lise Nicole-Debarge, en cette fin d’une belle journée printanière de l’année 1987, dans son jardin de Fontenailles, en bordure de la carrière dont elle était la propriétaire.
Certes, elle aimait à s’y promener entre blocs de rocher et buissons, y écouter les oiseaux et y contempler les fleurs ; mais elle avait un attachement tout particulier pour l’ensemble des varappeurs qui, jour après jour, depuis qu’elle s’était installée ici dans les années 1970, s’adonnaient à la «grimpe». Elle était en quelque sorte rapportée à cette époque où, lors de vacances, elle se livrait à ce qui fut son unique sport : la montagne. Cette pianiste et musicienne, ayant grandi à Genève, avait beaucoup aimé les courses de montagne qui l’avaient conduite, notamment, dans le massif des Diablerets. C’est d’ailleurs au cours de l’une d’entre elles qu’elle connut son futur époux : Charles Nicole.
Sans être une grande sportive, Anne-Lise Nicole-Debarge reconnaissait les effets bénéfiques de la course en montagne, ainsi que de l’activité physique en général. Elle a toujours su encourager l’ensemble de ses enfants sur cette voie ; c’est une manière de se dépasser, de découvrir ce dont on est capable !
C’est par fidélité à ses désirs que la Fondation a été créée. Ses buts : maintenir cette carrière dans l’état le plus propice à la varappe et promouvoir une escalade aussi pour celles et ceux qui sont handicapés d’une manière ou d’une autre.
Que chacun d’entre nous, membres de la Fondation et usagers de cette carrière, agisse de manière à la faire vivre et pérennise l’escalade.

Adrien Nicole
Président du Conseil de Fondation

carrière de Fontenailles en 1899
Vue d'ensemble du côté est de la carrière da Fontenailles en 1899 - Photo: Rémy Gindroz.

Le «marbre de St-Triphon»

Le site de St-Triphon domine de 120 m la plaine du Rhône et comprend 3 collines: Le Lessus, Les Larines et Charpigny.
Grâce à leur bonne qualité pour la taille, leur bel aspect de marbre noir lorsqu'ils sont polis et la facilité relative de leur extraction, les calcaires mentionnés sous le nom de «marbre de St-Triphon», servirent de matériaux à divers ouvrages architecturaux dès le 2e quart du XIIIe siècle.

Une partie importante des fontaines du canton furent également taillées à St-Triphon, tout d'abord dans certaines couches épaisses de la carrière des Fontenailles et plus tard dans le fameux banc des bassins de la carrière des Andonces, située au sud-ouest des collines, actuellement utilisée comme site de spectacles.

Les trois grandes carrières de Fontenailles, des Andonces et du Lessus ont été exploitées successivement du XIIIe au XXe siècle.

On rencontre le «marbre de St-Triphon» en une multitude d'endroits, sous une forme polie au jubé de la cathédrale de Lausanne et à l'autel de l'église de Romainmôtier au XIIIe siècle.
Au Moyen-Age, la notoriété de ces matériaux était telle que des échantillons furent envoyés vers 1320 au Comte de Savoie jusqu'à Paris !

Dans notre région on ne compte plus les exemples d'application du XVe siècle à nos jours, allant du simple soubassement de bâtiment aux éléments de décors les plus élaborés et incluant notamment, escaliers et embrasures de portes et de fenêtres.

Citons également quelques édifices bâtis avec du marbre de St-Triphon:
- L'Hôtel de Ville de Genève (XVIIe siècle)
- Les fondations du Palais de Rumine, des bâtiments des CFF, de l'Hôtel des Postes à Lausanne (début XXe siècle)

Les archives communales, lacunaires jusqu'alors, attestent d'une grande activité dans la carrière de Fontenailles, dès la deuxième moitié du XVIIIe siècle.
Ces archives mentionnent que c'est en 1767 que les marbriers réputés Vincent et Jean-François Doret achètent une partie de la carrière de Fontenailles avec tout le matériel pour l'exploiter. C'est l'âge d'or de la carrière qui se poursuit jusqu'au XIXe siècle.

Au début du XXe siècle, à la fin de la première guerre mondiale, l'exploitation décline progressivement et cesse définitivement.


Element en pierre pour le pont de la Coulouvrenière de Genève, 1895.


Chargement d'une fontaine prête à être livrée à Berne en 1892.


Détail de la sculpture du piédroit de l'ancien portail du cimetierre, œuvre probable du tailleur de pierre Pierre Guigoz, début du XVIe siècle.


Entrée de maison en «marbre de St-Triphon».

L'escalade dans la carrière

Dès les années 1950, les premiers grimpeurs viennent s'entraîner dans ces anciennes carrières désormais inexploitées.
Avec le site d'Eclépens près de la Sarraz, St-Triphon fait partie des premiers «terrains d'entraînement à la varappe» qui se développent dans le canton. A l'époque l'objectif premier, en fréquentant ces sites de plaine, était de s'entraîner avant d'aller en montagne!
Parmi les premiers à explorer ces rochers citons Carlo Jaquet ou Léon Weissbaum du groupe de haute montagne de Lausanne et nombre de montagnards locaux: Corbaz, Mordasini, Sauge, Chevalley et bien d'autres.

Quelques voies furent classiques et réputées dans les années 60-70:
- le surplomb en artificiel
- la voie du dentier et le Grand Pilier dans la paroi de la Tour
- la cheminée, la fissure, le feuillet dans la paroi de la dalle (côté village),
- sans oublier le redouté et difficile bloc du mur jaune.

Au début des années 80 le site est progressivement rééquipé. On compte environ 50 voies en 1984, 100 en 2000 et près de 150 aujourd'hui.
Un très grand merci à Louis Piguet, guide, attaché au lieu depuis les années 80.

Aujourd'hui la popularité du site et sa fréquentation ne se démentent pas! Beauté des lieux, accès facile, douceur du climat, calme, ainsi que qualité et variété des voies n'ont pas échappés aux grimpeurs.
Que chacun aie à cœur de préserver ce bel endroit, prenne beaucoup de plaisir et se ressource en ces lieux.

Bonne grimpe!

Les photographies sont tirées de la monographie de la commune d'Ollon.